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Discours Suisse - Violence des jeunes: Les régions linguistiques ébauchent des solutions différentes

Berne (ats/ots) -

Dans la lutte contre la violence des jeunes, les
régions linguistiques appliquent des recettes différentes. Au
Tessin, les fauteurs de troubles sont placés dans des classes
spéciales, outre-Sarine on éduque les parents, tandis que la Suisse
romande mise sur la prévention.
Dans ce dernier domaine, c'est Neuchâtel qui est allé le plus
loin. Constatant en 1997 que le nombre de dénonciations de jeunes
avait doublé en un an, le Grand Conseil adopte deux ans plus tard
un paquet de treize mesures, la plupart de nature préventive.
Y figurent des règlements pour les écoles, des médiateurs
scolaires, un groupe d'intervention pour les crises aigu's, des
travailleurs de rues pour les jeunes au comportement inadéquat, une
plateforme d'information sur internet, ainsi que la diffusion de
spots de prévention à la TV régionale.
Mais Neuchâtel mise aussi sur la répression. Ce canton, qui est
celui qui réprime le plus durement la délinquance juvénile, a créé
des places supplémentaires dans les foyers d'éducation et chez des
familles d'accueil, ainsi que de nouvelles cellules à l'intention
des mineurs devant purger une peine.
Depuis début 2001, date à laquelle l'ensemble des mesures sont
entrées en vigueur, la part des jugements concernant des jeunes de
10 à 18 ans sur l'ensemble des jugements neuchâtelois a pu être
ramenée à 15% en 2006. Pour l'ensemble de la Suisse, ce chiffre
est de 19,8%.
Pour Martin Boess, directeur de la Prévention suisse de la
criminalité, "la Suisse romande est en avance sur la Suisse
alémanique pour ce qui est de la prévention". Selon lui, les
Alémaniques ont trop longtemps pensé que "cela n'apporte rien".
Education des parents
La Suisse alémanique, elle, a choisi de prendre les choses en
main du côté des parents, notamment à Bâle-Ville et Zurich. Les
autorités pensent que des parents forts sont mieux à même
d'encadrer leurs enfants potentiellement violents.
"Il y a trente ans, les parents savaient ce qui était bon et
mauvais pour leurs enfants. Aujourd'hui, l'école, l'Etat et les
parents doivent redéfinir ensemble ce qu'est une bonne éducation",
analyse Ueli Keller, responsable de la prévention au département de
l'instruction publique de Bâle-Ville.
La ville rhénane lancera dès la rentrée 2008 le programme de
prévention "Eltern und Schule stärken Kinder/Les parents et l'école
renforcent les enfants" (ESSKI). Le but est de sensibiliser les
enseignants aux questions de gestion des conflits, de stress et de
dépendances.
Le programme ESSKI a été testé avec succès dans plusieurs
cantons alémanique entre 2004 et 2006. En outre, dans le cadre de
la révision de la loi scolaire de Bâle-Ville, les devoirs des
parents ont été étendus.
Le canton de Zurich est également en train d'élaborer une loi
contraignante qui pourrait forcer les parents d'écoliers agressifs
à suivre des cours, vraisemblablement sur le modèle "Triple P"
(Positive Parenting Programm).
Changement de paradigme au Tessin
Pendant longtemps les écoles tessinoises ont cherché à intégrer
tous les élèves. Mais la recrudescence des actes de violence a
conduit à un changement de paradigme: les plus graves fauteurs de
troubles sont désormais placés dans des classes spéciales.
L'intérêt des écoles pour cette offre est grand. Durant l'été
dernier, elles ont annoncé pas moins de 100 candidats. Le canton a
engagé trois pédagogues spécialisés dans les écoles secondaires de
Lugano, Mendrisio et Bellinzone.
En créant ces classes spéciales, le ministre de l'instruction
publique Gabriele Gendotti (PRD) a voulu d'une part décharger les
enseignants et améliorer le climat dans les classes. D'autre part,
il espère que les pédagogues auront un effet positif sur le
comportement des élèves.
"L'école n'a pas non plus toujours joué son rôle", reconnaît
M. Gendotti. Des enseignants ont fermé les yeux face aux conflits.
Désormais, les directeurs peuvent exclure des cours un élève durant
au maximum dix jours, contre trois jusqu'ici. Certaines communes
vont plus loin: Mendrisio, par exemple, prévoit d'installer des
vidéos de surveillance dans le préau de l'école secondaire.
NOTE: ce texte paraît dans le cadre du projet Discours Suisse,
qui vise à promouvoir la compréhension entre les communautés
linguistiques. Le projet est réalisé par le Forum Helveticum, le
Netzwerk Müllerhaus et l'ATS. Les textes originaux des différentes
régions se trouvent dès le 30 septembre sur le site
www.discours-suisse.ch. L'adresse e-mail de contact est 
info@discours-suisse.ch

Contact:

Discours Suisse
c/o FORUM HELVETICUM
Case postale
5600 Lenzbourg 1
Tél.: +41/62/888'01'25
Fax: +41/62/888'01'01
E-Mail: info@forum-helveticum.ch

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