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FNS: Le PNR 52 publie le «Rapport des générations en Suisse»

Bern (ots)

Les conflits entre générations sont vivement
débattus, alors qu'ils sont quasi-inexistants
Les conflits entre jeunes et personnes âgées font couler beaucoup 
d'encre. Le stéréotype des personnes âgées «profiteuses» a supplanté 
celui de la jeunesse rebelle. En Suisse, le vieillissement de la 
société a profondément modifié la vie de toutes les générations 
confondues. Pourtant, la cohabitation de celles-ci se caractérise 
largement par la solidarité. Telle est l'une des conclusions du 
«Rapport des générations en Suisse» du Programme national de 
recherche «L'enfance, la jeunesse et les relations entre générations 
dans une société en mutation» (PNR 52).
La société suisse vieillit. Si seulement un septième des femmes 
nées en 1940 n'ont pas eu d'enfants, cette proportion est monté à un 
tiers pour la génération des femmes nées en 1965. Ce recul des 
naissances se double d'une augmentation spectaculaire de l'espérance 
de vie: de 47 ans autour de 1900, elle dépasse aujourd'hui les 80 
ans. Le fait que les générations nées dans les années de forte 
natalité atteignent un âge avancé sera un facteur de vieillissement 
essentiel de la société pour les décennies à venir. L'immigration est
la seule à inverser quelque peu cette tendance: plutôt jeunes, les 
immigrants ont aussi plus d'enfants.
Tel est le constat du «Rapport des générations en Suisse» publié 
par le Programme national de recherche «L'enfance, la jeunesse et les
relations entre générations dans une société en mutation» (PNR 52). 
La Suisse dispose ainsi, pour la première fois, d'une synthèse 
complète des conditions de vie des enfants, des jeunes et des 
adultes. Avec de nombreuses statistiques et un large éventail de 
thèmes, il constitue un véritable ouvrage de référence - permettant 
aussi des comparaisons internationales - sur les diverses phases de 
vie, les questions des soins requis par les personnes âgées, la 
redistribution financière entre générations, mais aussi sur les 
relations intergénérationnelles et les défis posés pour le monde du 
travail.
Pas de match nul sociopolitique
Les débats évoquent souvent, eu égard aux assurances sociales, la 
nécessité d'augmenter le nombre de naissances, si possible suffisant 
pour assurer la stabilité de la population à long terme (210 enfants 
pour 100 femmes). Le «Rapport des générations en Suisse» en vient à 
la conclusion que ce raisonnement est erroné. S'il est évident que le
vieillissement de la société serait ralenti, la charge sociale de la 
population active s'en trouverait pourtant alourdie, car cette 
dernière devrait non seulement subvenir aux besoins des personnes 
âgées, mais aussi à ceux des enfants et des jeunes.
Tous les scénarios démographiques montrent qu'à l'avenir, un 
nombre inférieur de personnes actives devra subvenir aux besoins d'un
nombre supérieur de retraités. Or, croire qu'il manquerait aux jeunes
ce qui reviendrait aux plus âgés, et que ces derniers profiteraient 
de la population active, revient à croire en un match nul 
sociopolitique. Les tenants et les aboutissants sont toutefois plus 
complexes. Par les soins médicaux dont elles ont besoin, les 
personnes âgées créent des emplois et des salaires pour les jeunes. 
Pour les soins de santé, l'Etat procède à des transferts financiers 
partant des jeunes vers les personnes âgées. Il est cependant 
surprenant de constater que le vieillissement démographique n'a 
qu'une très faible incidence sur ces transferts, car les coûts de 
santé n'augmentent fortement que dans la période de fin de vie, et 
non, en fait, à l'âge numérique effectif.
Les «bilans générationnels» calculent le montant des impôts, 
taxes, primes, etc. qu'une génération paie à l'Etat et le montant que
cette dernière reçoit sous forme de retraites, d'allocations 
familiales, de dépenses d'éducation et de santé. Ces bilans sont 
délicats car ils dépendent des prévisions économiques et des 
modifications des conditions cadres sociopolitiques. Et surtout, ils 
ne tiennent pas compte des transferts intergénérationnels privés qui,
comme l'analyse le «Rapport des générations en Suisse», s'avèrent 
très importants.
Les grand-mères travaillent beaucoup
Les ménages helvétiques héritent beaucoup, d'ailleurs même plus 
qu'ils n'économisent. En 2000, par exemple, 28,5 milliards de francs 
(soit presque 7 pour cent du Produit intérieur brut) ont été 
redistribués sous la forme d'héritages sur le territoire suisse. On 
note de lourdes inégalités dans cette redistribution. Plus de 50 pour
cent des héritiers reçoivent en héritage moins de 50'000 francs, 
alors que 0,6 pour cent d'entre eux héritent de plus de 5 millions, 
se partageant ainsi presque un tiers du gâteau. La thèse selon 
laquelle les héritages creusent le fossé des inégalités sociales est 
controversée, mais une chose reste sûre: ils accentuent les 
inégalités déjà marquées parmi les personnes âgées, qui sont toujours
plus nombreuses à bénéficier elles-mêmes d'héritages.
Les transferts de nature non financière entre les jeunes et les 
personnes âgées sont un autre facteur à ne pas négliger. Les 
grands-parents s'occupent des petits-enfants, sans rémunération, 
durant 100 millions d'heures par an, soit une prestation de travail 
d'environ 2 milliards de francs. 80 pour cent de ce travail est 
réalisé par les grands-mères. Inversement, les personnes âgées 
bénéficient souvent des soins privés dispensés par leurs familles. Un
cinquième seulement des personnes âgées de plus de 80 ans vivent en 
maisons de retraite ou établissements médico-sociaux. Six dixièmes 
des personnes ayant besoin de soins sont pris en charge par leur 
famille. On estime que ces prestations fournies par les familles 
valent entre 10 et 12 milliards de francs par an. Là aussi, dans 80 
pour cent des cas, ce travail est assuré par les femmes.
Lancer plusieurs initiatives intergénérationnelles
Le «Rapport des générations en Suisse» recommande de lancer une large
palette d'initiatives intergénérationnelles. Celles-ci pourraient 
comprendre un financement élargi de la prévoyance retraite, une 
prolongation de la vie active pour les personnes encore motivées ou 
encore une promotion ciblée de la santé. L'alourdissement de la 
charge sociopolitique pour les générations à venir s'en trouverait 
ralenti, voire annulé. Les grands projets de réforme politique 
devraient par ailleurs être soumis à un examen intergénérationnel, 
qui étudierait les répercussions des réformes sur les différentes 
générations. Des initiatives intergénérationnelles existent, certes, 
dans de nombreuses villes et communes, mais leur ancrage 
institutionnel présente encore des lacunes.
Publication:
Pasqualina Perrig-Chiello, François Höpflinger, Christian Suter: 
Rapport des générations en Suisse - structures et relations 
intergénérationnelles. Editions Seismo, Zurich 2008(Edition française
à partir d'octobre 2008).
Programme national de recherche «L'enfance, la jeunesse et
les relations entre les générations dans une société en mutation» 
(PNR 52)
Le PNR 52 a débuté ses travaux en 2003 en vue de récolter de 
nouvelles données sur les conditions de vie et les besoins des 
enfants et des jeunes, en accordant une importance particulière aux 
relations entre les générations et aux aspects juridiques. Un budget 
total de 12 millions de francs a permis de mener à bien 29 projets de
recherche, qui ont chacun livré un rapport final. Ces projets ont 
analysé les conditions de vie des familles en Suisse et la 
corrélation entre éducation et santé psychosociale, étudié les 
questions intergénérationnelles en politique sociale et migratoire et
examiné le quotidien de l'école et des loisirs. Parallèlement au 
«Rapport des générations en Suisse», paraîtra prochainement le 
Rapport «Enfance et jeunesse en Suisse». En 2007, plusieurs ouvrages 
ont été publiés, dont les «Impulsions pour un agenda politique», qui 
rassemblait diverses impulsions et propositions découlant des projets
du PNR 52.
Pour en savoir plus: www.pnr52.ch
Le texte de ce communiqué de presse peut être consulté sur le site
Internet du Fonds national suisse sous: www.fns.ch > Médias > 
Communiqués de presse

Contact:

Prof. François Höpflinger
Institut de sociologie
Université de Zurich
Andreasstrasse 15
CH-8050 Zurich
Tél.: +41 44 725 56 50
e-mail: hoepflinger@bluemail.ch

Prof. Pasqualina Perrig-Chiello
Institut de psychologie
Université de Berne
Muesmattstrasse 45
CH-3000 Berne 9
Tél.: +41 31 631 40 04
e-mail: Pasqualina.perrigchiello@psy.unibe.ch

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