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Eidg. Volkswirtschaftsdepartement (EVD)

Organisation mondiale du commerce CONFERENCE MINISTERIELLE Déclaration du Conseiller fédéral Joseph Deiss, Chef du Département fédéral de l’économie, lors de la Cinquième session de l'OMC

Berne (ots)

Cancùn, 11 septembre 2003
Embargo
10.09.2003/22:30
Seule la version orale fait foi !
L’économie mondiale a besoin d’un signal positif. Les pays 
pauvres 
espèrent vivement une impulsion pour leur développement. Les pays 
plus avancés attendent avec impatience la reprise. La Conférence de 
Cancún intervient donc á un moment crucial. Des progrès décisifs 
sont nécessaires dans nos négociations pour placer le cycle de Doha 
sur la voie du succès. Les lignes de force de notre action sont la 
libéralisation progressive du commerce des biens et des services, le 
renforcement du système multilatéral et de la cohérence avec les 
autres institutions internationales ainsi que l’adaptation de l’OMC 
aux situations de plus en plus diverses de ses Membres.
L’état des négociations me conduit à dresser un bilan nuancé. Je 
me 
félicite tout d‘abord de l’accord intervenu pour faciliter 
l’importation de médicaments génériques par certains pays pauvres. 
Je salue aussi avec satisfaction le maintien du degré d’ambition 
convenu à Doha en ce qui concerne l’accès au marché. Je regrette en 
revanche que ni les négociations sur les règles, ni celles sur les 
sujets de cohérence comme l’environnement ne répondent à nos 
attentes. Nous devrons par conséquence redoubler d‘efforts dans ces 
domaines pour atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes 
posés à Doha.
Je déplore également que les délais impartis pour les 
négociations 
sur l’agriculture, les produits industriels, la mise en œuvre et le 
traitement spécial et différencié n‘aient pas été tenus. Cette 
tournure renvoie certainement à la grande sensibilité politique des 
thèmes traités. En effet, ces négociations concernent des politiques 
nationales ayant des conséquences déterminantes sur nos sociétés et 
touchent à des intérêts commerciaux considérables. Elles soulèvent 
des questions de principe relatives à la mise en œuvre des règles de 
l’OMC et nous interpellent sur la nécessité de redéfinir le concept 
de pays en développement.
S’agissant des dossiers à traiter au cours de cette Conférence, 
je 
désire en mettre quatre en évidence :
Premièrement, l’agriculture. Notre objectif commun demeure 
l’établissement d’un ordre juridique et économique permettant la 
coexistence d’agricultures ayant des objectifs et des situations 
structurelles différents. Nous avons tous pris l’engagement d’une 
ouverture progressive des marchés agricoles, d’une baisse du soutien 
interne et d’une forte réduction des subventions à l’exportation. 
Cependant, la restructuration de l’agriculture à laquelle conduira 
ce cycle doit être socialement acceptable. La Suisse est prête à 
faire des concessions substantielles pour atteindre le niveau 
d’ambition convenu à Doha. En matière de subventions aux 
exportations, nous pouvons même aller plus loin que ce que prévoit 
le projet de Texte ministériel.
Although Switzerland is ready to pursue agricultural reform, the 
proposed text goes too far with regards to market acess. We will 
therefore ask for modifications of the text in order to establish 
the necessary balance between the concessions made by the different 
participants. We will focus on two essential issues here in Cancun : 
first of all on the capping of tariffs, because such capping would 
have exorbitant consequences for my country. Furthermore, we will 
focus on Tariff Rate Quotas where we face similar difficulties. The 
points we are raising are of paramount importance to us and we need 
an acceptable result for this Conference to be a success.
A nos yeux, des mesures adéquates à la frontière restent 
pertinentes 
pour réaliser - dans les pays en développement comme dans les pays 
industrialisés - les objectifs non-commerciaux inscrits dans les 
accords de l‘OMC. Pour nous, il s’agit d’honorer notre mandat 
constitutionnel sur la multifonctionnalité. En effet, la grande 
diversité des situations agricoles, leur spécificité et les besoins 
et attentes des consommateurs ne peuvent être ignorés. Dans cette 
optique, les indications géographiques et l’étiquetage des produits 
représentent des instruments primordiaux. C‘est pour cette raison 
que la Suisse requiert, avec un grand nombre d‘autres Etats Membres, 
l‘extension à tous les produits de la protection plus efficace 
conférée actuellement par l‘Accord sur les ADPIC aux seuls vins et 
spiritueux.
Deuxièmement, les produits industriels. L’ouverture des marchés 
débutée en 1947 avec la participation de 23 pays doit se poursuivre. 
La Suisse est favorable à un abaissement substantiel des droits de 
douane, à leur consolidation intégrale et à des initiatives 
sectorielles auxquelles tous les Membres participent. Cette 
négociation doit également contribuer à réduire les grandes 
disparités entre Membres au même niveau de développement. La 
réduction de la protection dans les marchés les plus fermés 
contribuera également à stimuler le commerce sud-sud. La Suisse 
considère le texte actuel comme un strict minimum. Il est essentiel 
que nous précisions ici à Cancun les paramètres fondamentaux de 
cette négociation pour la mener à bonne fin dans les meilleurs 
délais.
Troisièmement, les services. De plus en plus d’économies 
développées 
et en développement trouvent dans les services une source 
essentielle de valeur ajoutée et d’emplois. Il importe que nous 
préservions ici aussi un niveau d’ambition adéquat avec une large 
couverture sectorielle et des engagements additionnels sur le 
mouvement des personnes physiques.
Quatrièmement, les thèmes de Singapour. La Suisse considère le 
lancement de négociations, sur les investissements notamment, comme 
la décision opérationnelle à prendre en priorité à Cancun.
Ces thèmes complètent et renforcent le cadre réglementaire du 
commerce mondial en l’adaptant aux besoins du XXIème siècle. Ils 
confèrent au cycle de Doha le caractère d’un cycle complet.
Il va sans dire que nous devrons ménager aux pays en 
développement 
suffisamment de souplesse pour leur permettre de continuer à 
pratiquer les politiques de développement de leur choix. Monsieur le 
Président, les thèmes de Singapour sont traités à l’OMC depuis 1997. 
Nous ne jugeons pas nécessaire de poursuivre des clarifications 
après Cancun. Suite aux travaux intenses de ces dernières années, 
les contours d’accords émergent et c’est à la négociation d’apporter 
les réponses aux questions qui subsistent.
S’agissant de l’environnement, la Suisse juge utile de rappeler 
que, 
en 2002, la communauté internationale s’est engagée au Sommet 
mondial sur le développement durable à Johannesbourg à réaliser des 
synergies entre les systèmes commerciaux multilatéraux et des 
accords multilatéraux relatifs à l’environnement, tout en 
reconnaissant qu’il importe de maintenir l’intégrité des deux 
ensembles d’instruments, en accord avec les objectifs du 
développement durable. Il est donc crucial que les négociations dans 
le domaine commerce et environnement soient également accélérées 
afin d’accomplir le mandat qui nous a été donné au Sommet mondial de 
Johannesbourg.
Notre Conférence doit donner des orientations claires. Elle doit 
confirmer notre engagement de poursuivre l’ouverture des marchés de 
biens et de services sur une base ambitieuse, équilibrée et 
raisonnable. Elle doit redéfinir l’approche concernant le traitement 
spécial et différencié pour répondre aux besoins et situations 
spécifiques des pays en développement. Elle doit compléter et 
moderniser les règles de l‘OMC afin de consolider l‘assise de notre 
organisation et de l‘adapter aux réalités économiques 
contemporaines. Dans ce contexte, nous devons tous ensemble trouver 
une solution au problème soulevé par les pas africains en matière de 
coton.
Enfin, je remercie très sincèrement le Président Vincente Fox et 
vous-même, M. le Président, pour votre accueil chaleureux ainsi que 
vos autorités et le Secrétariat pour l’excellent travail de 
préparation de cette Conférence.

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