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Dép. féd. enviro., transp., énerg., comm

La tradition donne naissance à l'utopie

Berne (ots)

Allocution prononcée par le Président de la
Confédération Monsieur Moritz Leuenberger
Chef du Département fédéral de l'Environnement, des Transports, de
l'Energie et de la Communication
lors de la Cérémonie de présentation des voeux de Nouvel-An au
Président de la Confédération
Nous nous conformons aujourd'hui à la tradition :
  • La tradition de la cérémonie des voeux de Nouvel An est presque aussi vieille que notre Etat fédéral. Beaucoup de pays la célèbrent. Les Etats imitent en cela les êtres humains en souhaitant une bonne année à leurs partenaires de la communauté internationale.
  • Les représentants de nombreux Etats du monde ont revêtu pour l'occasion leur costume national. Cette tradition témoigne de la diversité culturelle qui fait de la planète une symphonie de couleurs, un monde attachant aux multiples facettes.
  • Vous pouvez compter en retour sur la tradition suisse qui veut qu'un nouveau président de la Confédération vous accueille chaque année. Ce système de rotation a été inventé exprès pour éviter que vous ne vous ennuyiez.
La rencontre traditionnelle d'aujourd'hui, la réunion pacifique de
représentants de tous les Etats de la terre est l'expression
manifeste d'une utopie :
  • du rêve d'un monde dans lequel peuples et Etats vivraient côte à côte en paix, dans le respect mutuel;
  • du rêve d'un monde sans tensions sociales ni guerres;
  • du rêve d'une planète que nous pourrions léguer intacte à nos descendants.
Au moment d'entrer dans la première année du troisième millénaire,
réfléchissons à cette utopie.
1. Le respect mutuel des différentes cultures
Nous ne voulons pas d'une culture uniforme pour le monde entier.
Aucune culture n'est supérieure aux autres. Aucune n'a le droit
d'exercer une hégémonie. C'est une des conditions de la coexistence
pacifique des peuples. Ce respect mutuel des cultures, nous devons le
pratiquer partout sur la planète, sur chaque continent, dans chaque
pays. La cérémonie d'aujourd'hui en donne quelques petits signes
parmi d'autres :
Une tradition vestimentaire ordonnée par le protocole vient de
tomber, victime de la libéralisation : les messieurs ne sont plus
tenus de porter la queue-de-pie. J'espère que la cérémonie y gagnera
en couleurs. Personne n'a ordonné par contre qu'une certaine marque
de voiture de fonction soit aussi bien représentée aujourd'hui sous
nos fenêtres : cela montre que le libre marché peut aussi créer
l'uniformité. Félicitons donc les représentants de la Ville de Berne
qui, tradition oblige, sont arrivés en calèche - encore un signe de
la diversité culturelle.
2. L'équilibre social, condition sine qua non de la paix
Nous constatons avec inquiétude que l'écart continue de grandir
entre les pauvres et les riches.
Selon le magazine Forbes, la somme des trois plus grandes fortunes
du monde est supérieure au produit intérieur brut des quarante-huit
Etats les plus pauvres. La fortune des quinze personnes les plus
riches dépasse le produit intérieur brut de tous les Etats d'Afrique
subsaharienne. Environ 2 milliards d'individus - leur nombre ne cesse
de grandir - doivent vivre avec moins de 2 dollars américains par
jour. Ces chiffres illustrent en bref le problème global de la
pauvreté et de l'immense fossé qui sépare le nord et le sud.
Ce n'est pas l'envie qui nous amène à constater que cette
évolution est dangereuse, mais le souci de la cohésion du monde. Des
disparités sociales trop grandes engendrent le mécontentement, les
révolutions, la guerre. Cela est valable à l'échelle d'un pays, d'un
continent et de la terre entière.
Nous devons combattre la pauvreté partout où elle est présente.
C'est notre devoir comme celui de tout pays riche. Aussi le Conseil
fédéral a-t-il décidé d'accroître la coopération au développement et
l'aide aux pays d'Europe de l'Est. Dans les dix années qui viennent,
la Suisse fera passer sa contribution à l'aide au développement à 0,4
pour cent de son produit national brut. Cela reste bien peu en
comparaison des besoins réels et de notre rêve d'un monde dans lequel
il n'y aurait plus de premier, de second ni de tiers monde.
3. Notre responsabilité envers tous les humains de la terre
3.1 L'engagement en faveur de la paix mondiale
Ces cinq dernières années, on a dénombré pas moins de septante
conflits armés de par le monde. Le musée de la Croix-Rouge à Genève
recense chaque année les guerres et leurs morts. Chaque année a sa
colonne ; 2001 a déjà la sienne, comme du reste les années à venir.
Nous continuons néanmoins à rêver d'un monde sans guerres. Nous
savons que la paix n'est jamais acquise et qu'elle doit constamment
être consolidée. C'est à la réalisation de cette utopie que nous
voulons oeuvrer. Des signes encourageants existent :
  • Le sommet de Nice sur l'élargissement de l'Union européenne permettra de renforcer l'Europe, économiquement et politiquement, et de mettre un terme - définitif je l'espère - au clivage du continent. C'est la contribution clé à la paix et à la sécurité en Europe.
  • Nous espérons que les élections démocratiques en Yougoslavie sont le signe d'une évolution irréversible vers la paix, la démocratie et le respect des droits de l'Homme dans toute l'Europe du Sud-Est. La Suisse continuera à soutenir en priorité, politiquement et économiquement, les Etats de cette région.
  • Les gouvernements des deux Corée tentent un rapprochement politique, afin que les individus d'un même peuple puissent se retrouver.
  • Nous avons de bonnes raison d'espérer que les parties en conflit en Ethiopie et en Erythrée retrouveront le chemin de la paix et mettront fin à une des plus longues guerres de l'Histoire.
La Suisse entend contribuer de manière substantielle et bien
visible à la prévention des conflits armés. C'est la raison pour
laquelle le Conseil fédéral a décidé de créer un groupe d'experts
travaillant pour la promotion civile de la paix. Des spécialistes de
la « bonne gouvernance », des droits de l'Homme, des médias, de la
surveillance des élections, de l'administration civile seront amenés
à effectuer à court terme des missions hors de Suisse. Nous voulons
aussi assumer davantage nos responsabilités internationales en
matière de promotion de la paix avec nos militaires engagés à
l'étranger.
3.2 Les chances de la mondialisation
La communauté internationale a reconnu que la mondialisation
avait, en plus de sa dimension économique, une dimension sociale,
culturelle et politique. L'homme ne vit pas que de pain. Si nous
voulons que tous les habitants de la planète puissent jouir des
nouvelles libertés et profiter des nouvelles chances offertes par la
mondialisation, nous ne devons pas seulement continuer à développer
l'économie, mais aussi renforcer l'équilibre social et les identités
culturelles, préserver le milieu naturel et favoriser les échanges de
savoir. Le Sommet mondial pour le développement social qui s'est tenu
à Genève l'an dernier sous l'égide de l'ONU et la Réunion annuelle de
la Banque mondiale qui a eu lieu à Prague y ont notamment contribué.
3.3 La Suisse et l'Europe
Le oui de la Suisse aux accords bilatéraux est une étape décisive.
Ces accords permettront des relations nouvelles et importantes avec
l'Europe, non seulement dans le domaine économique, mais aussi sur
les plans humain et culturel. Nous espérons qu'ils entreront en
vigueur le plus vite possible.
Nous avons réaffirmé dans notre rapport sur la politique étrangère
en 2000 que notre objectif était l'adhésion de la Suisse à l'Union
européenne. Ainsi, le Conseil fédéral partage l'objectif de
l'initiative « oui à l'Europe », qui sera soumise au peuple le 4 mars
; il refuse cependant l'ouverture immédiate de négociations sur
l'adhésion, avant même que les accords bilatéraux soient ratifiés par
tous les Etats de l'Union européenne.
3.4 Notre volonté d'adhérer à l'ONU
En revanche, nous sommes convaincus que l'adhésion à l'ONU
s'impose. La Suisse est partie à la plupart des conventions de l'ONU,
elle travaille dans toutes les organisations spécialisées, mais elle
n'est pas membre à part entière de l'organisation faîtière. Cela doit
changer. Voilà pourquoi le Conseil fédéral a fait de l'adhésion de la
Suisse à l'ONU l'objectif de sa politique étrangère pour la
législature en cours.
Nous tenons à ce que la question de l'adhésion de la Suisse à
l'ONU fasse l'objet cette année d'une discussion large et objective
dans tout le pays. Nous pourrons ainsi redécouvrir que nous formons
une communauté solidaire d'individus vivant en paix les uns avec les
autres, dans un pays où cohabitent plusieurs cultures. Cette
discussion pourra créer les conditions de la victoire du oui lors de
la votation qui aura lieu en 2002.
3.5 La sauvegarde du milieu naturel pour les générations à venir
Il est aussi de notre responsabilité commune de sauvegarder le
milieu naturel. Nous sommes inquiets, non sans raisons, des
conséquences du réchauffement de la planète. Les pays maritimes ne
sont pas les seuls touchés. La Suisse, pays alpin, ne sera pas
épargnée si par exemple la moitié de ses glaciers fond d'ici à la fin
du siècle.
Nous voulons nous engager pour une politique environnementale
internationale axée sur le développement durable. Chaque pays doit
prendre ses responsabilités. La Conférence de La Haye sur le climat a
été un échec. Il faudra beaucoup de travail pour réactiver le
processus de Kyoto. Il ne sert à rien de rejeter la faute sur les
autres pour quelque raison que ce soit. Malgré l'échec de La Haye, la
Suisse est déterminée à atteindre les objectifs définis à Rio et à
Kyoto, grâce aux lois sur l'énergie et sur le CO2 déjà en vigueur.
4. Croire à l'utopie
A la fin de l'année passée, l'Eglise catholique a proclamé Thomas
More saint patron des dirigeants et des politiciens.
Thomas More consacre la première partie de son oeuvre l'« Utopie
ou le traité de la meilleure forme de gouvernement » à la hausse du
nombre des voleurs en Angleterre. C'étaient d'anciens paysans,
ruinés, que la réforme agraire du seizième siècle avait chassés et
réduits au vol et à la mendicité. Aujourd'hui aussi, il faut offrir
aux perdants de la mondialisation une autre perspective que
l'exclusion sociale.
Pour Thomas More, les institutions ont une importance capitale.
C'est seulement si l'ordre public avec ses institutions est bon,
juste et raisonnable que l'individu sera aussi bon, juste et
raisonnable. Aujourd'hui aussi, nous devons renforcer ou créer des
règles et des institutions pour atteindre les objectifs d'une
politique globale à échelle humaine.
Enfin, l'Utopie de Thomas More nous a donné une autre
compréhension du monde. L'ordre du monde n'est pas fixé une fois pour
toutes ; il appartient aux hommes de le déterminer par la raison.
C'est notre devoir aujourd'hui aussi. A l'ère de la globalisation, ne
laissons pas la main invisible du marché guider la société des
hommes!
La Suisse contribuera pour sa part à ce que l'idée d'un monde
juste, solidaire et vivant en paix n'en reste pas au stade de
l'utopie.
Dans cet esprit, je vous adresse mes meilleurs voeux à l'aube du
nouveau millénaire.

Contact:

Département fédéral de l'Environnement, des Transports, de l'Energie
et de la Communication

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