La SSE déterminée face aux résultats de l'étude sur la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée: "Si nous manquons d'ouvriers qualifiés, il sera impossible de réaliser tous les projets de construction"
Zurich (ots) -
La Journée de la construction, l'événement traditionnel de la Société Suisse des Entrepreneurs et de son réseau, a eu lieu ce vendredi à Lugano. Plus de 550 représentants du secteur de la construction et de la politique s'étaient rendus pour l'occasion au centre culturel LAC (Lugano Arte e Cultura). L'ordre du jour a été dominé par le problème de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, qui va fortement affecter le secteur de la construction au cours des prochaines années. Gian-Luca Lardi, président central, a présenté les résultats de la nouvelle étude mandatée par la SSE. Lui et les autres éminents invités issus du monde de l'économie et de la politique ont précisé les mesures à prendre afin de pouvoir continuer à recruter suffisamment de main-d'oeuvre qualifiée à l'avenir.
"Après trois années de crise, notre branche a retrouvé la santé": c'est par ces paroles que Gian-Luca Lardi, président central, a accueilli les participants à la Journée de la construction, qui a réuni plus de 550 personnes au centre culturel LAC (Lugano Arte e Cultura). "Les entrepreneurs ont appris à gérer les répercussions de la guerre en Ukraine, comme ils avaient auparavant appris à s'adapter aux hausses de prix et aux difficultés d'approvisionnement causées par la pandémie de coronavirus". Et, selon Gian-Luca Lardi, les perspectives à moyen et à long terme sont elles aussi tout à fait positives. L'activité devrait poursuivre sa croissance, "quoiqu'un peu plus lentement". Tandis qu'on pronostique une forte croissance pour la construction de logements d'ici 2040, on s'attend plutôt à une hausse faible, voire à une stagnation, dans les secteurs du bâtiment et du génie civil publics, ainsi que dans la construction non résidentielle. Parallèlement, les entrepreneurs se réjouissent de voir les prix des matériaux de construction baisser peu à peu.
L'étude de la SSE le montre: la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée menace l'emploi
L'événement de cette année était axé sur la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée et les différentes mesures à combiner pour y remédier. Aujourd'hui, la recherche de collaborateurs et collaboratrices adéquats représente un grand défi pour de nombreuses entreprises, y compris dans le domaine de la construction. Et on peut s'attendre à ce que la situation se tende encore. Les conséquences sont lourdes. "Si l'on n'a pas assez d'ouvriers qualifiés, il ne sera plus possible de réaliser d'importants projets de construction dans notre pays", a déclaré Monsieur Lardi. Pour empêcher un tel scénario, la Société Suisse des Entrepreneurs a donné mandat au centre de compétences Demografik de réaliser une "Étude sur l'évolution à long terme de l'activité économique et de la main-d'oeuvre qualifiée dans le secteur principal de la construction". Les résultats sont à présent disponibles: alors que les besoins d'ouvriers qualifiés dans le secteur principal de la construction continuent à augmenter, l'offre régresse. D'ici 2040, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans les principaux métiers du secteur principal de la construction (mesurée par rapport au volume de travail) devrait atteindre 16 %. En l'absence de mesures correctives, pour les seuls maçons et maçonnes, près de 30 % de la main-d'oeuvre nécessaire manquerait, soit environ 2500 personnes. Avec des répercussions sur le chiffre d'affaires: si aucune mesure n'était prise, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée causerait pour le secteur principal de la construction un manque à gagner annuel pouvant atteindre 800 millions de francs, soit un total corrigé des prix de 13 milliards de francs sur les 20 prochaines années.
Numérisation et recrutement: deux sources d'espoir
L'étude présente plusieurs solutions pour lutter contre la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. "Si nous augmentons le chiffre d'affaires par personne de 0,5 % chaque année, nous pouvons compenser 50 % de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée", a expliqué Gian-Luca Lardi, rassurant. Cette augmentation de la productivité sera principalement obtenue par la numérisation et des innovations. Dans le même temps, la branche doit tout faire pour "former plus d'apprentis, retenir plus longtemps le personnel qualifié, et recruter plus de personnes d'autres secteurs économiques". Ces efforts devraient permettre de combler la deuxième moitié de la pénurie. L'étude pointe différents leviers pour y parvenir. Chez les conducteurs et conductrices de travaux, pour lesquels le manque de main-d'oeuvre connaîtra une évolution moins critique que dans d'autres métiers, les personnes provenant d'autres horizons jouent déjà un rôle important. Une planification et un accompagnement ciblés des carrières et de la relève peuvent en outre permettre d'augmenter l'effectif dans les fonctions d'encadrement. Et concernant la formation des apprentis, il est très important de motiver les jeunes gens à achever leur apprentissage de maçon et de les inciter à rester à long terme dans le secteur principal de la construction. Si, à cet égard, la direction des équipes et la culture d'entreprise jouent un rôle primordial, les nombreux projets "cool" de construction dans lesquels les jeunes peuvent s'impliquer sont eux décisifs, car ils leur permettent de voir que leur travail a du sens et crée des valeurs durables.
Lardi a conclu son bilan par un appel à toutes les personnes participant aux projets, c'est-à-dire aux maîtres d'ouvrage, planificateurs, spécialistes, entreprises de construction et décideurs politiques: "Nous ne pourrons réaliser le parc immobilier et les infrastructures de demain que si nous collaborons dans un véritable esprit de partenariat et sur un pied d'égalité".
Table ronde de haut niveau
La Journée de la construction était animée par Melanie Winiger. Après un message vidéo du conseiller fédéral Guy Parmelin, Norman Gobbi, conseiller d'État, a souhaité aux participants la bienvenue dans son canton natal. Après les allocutions de plusieurs invités issus de l'économie et de la politique, Melanie Winiger a dirigé une table ronde consacrée à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, qui a réuni des personnalités de haut niveau: Gian-Luca Lardi, président central de la Société Suisse des Entrepreneurs, Peter Knäbel, membre du comité directeur du club allemand de football FC Schalke 04, Valentina Kumpusch, vice-directrice de l'Office fédéral des routes (OFROU), Andreas Zindel, CEO de l'entreprise de construction Zindel United, et Matthias Mölleney, directeur du Center for HRM & Leadership à la Haute école d'économie de Zurich (HWZ).
Pour clôturer la journée, Bernhard Salzmann, directeur de la SSE, a mis à l'honneur quelques apprentis pour leur travail exceptionnel.
Informations complémentaires
"Étude sur l'évolution à long terme de l'activité économique et de la main-d'oeuvre qualifiée dans le secteur principal de la construction": https://ots.ch/tExjBW
Résumé de l'étude sur la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée: https://ots.ch/OP3mmF
Photos à télécharger (seront disponibles vers 17 h):
Gian-Luca Lardi, président central de la SSE, à la Journée de la construction à Lugano. https://baumeister.swiss/wp-content/uploads/2023/06/23-06-30_Gian-Luca-Lardi.jpg
Norman Gobbi, conseiller d'État du Tessin, à la Journée de la construction à Lugano. https://baumeister.swiss/wp-content/uploads/2023/06/23-06-30_Norman-Gobbi.jpg
Nora Teuwsen, CEO d'ABB Schweiz AG, à la Journée de la construction à Lugano. https://baumeister.swiss/wp-content/uploads/2023/06/23-06-30_Nora-Teuwsen.jpg
Contact:
Pascal Gysel
porte-parole de la SSE
Tél.: +41/58/360'77'06
E-Mail: pascal.gysel@entrepreneur.ch
Marcel Sennhauser
responsable Politique + Communication de la SSE
Tél.: +41/58/360'76'30
E-Mail: marcel.sennhauser@baumeister.ch