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Communiqué de presse: Étude mondiale : le potentiel de la végétation naturelle est plus diversifié que prévu

16.07.2025 – 11:50 

Chère/cher représentant(-e) des médias

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL concernant une nouvelle étude globale sur le potentiel de la végétation naturelle. Nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Meilleures salutations

Bettina Jakob

Responsable Communication

Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL

Étude mondiale : le potentiel de la végétation naturelle est plus diversifié que prévu

Une étude internationale utilisant un nouveau modèle global de végétation ouvre une nouvelle perspective : elle mesure combien le climat, mais aussi le feu et les herbivores, marquent les paysages naturels. L’équipe de recherche, dont fait partie le professeur Claude Garcia de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL, appelle à un changement de mentalité en matière de restauration écologique.

Au cours des dernières décennies, bien des limites planétaires ont été dépassées, s’agissant notamment du changement climatique et de la perte de biodiversité. L’ONU a donc proclamé la période 2021 à 2030 « Décennie pour la restauration des écosystèmes ». Jusqu’ici, on a surtout misé sur le reboisement, même dans des régions qui ne sont pas naturellement couvertes de forêts. De nombreux programmes de plantation se sont donc traduits par des échecs, qui sont bien documentés dans la littérature scientifique.

Dans une étude qui vient de paraitre dans Nature Communications, les chercheurs et chercheuses proposent un changement de paradigme : grâce à un modèle global inédit, l’équipe a produit la première carte complète du potentiel de végétation naturelle de la planète, incluant les arbres, la végétation herbacée, les buissons, et même les zones naturellement dépourvues de végétation.

La nature pourrait être différente

Dirigée par le professeur Jean-François Bastin, de Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège, et corédigée par des expert-e-s venant de 17 pays, y compris de la BFH-HAFL, l’étude montre à quoi pourraient ressembler les écosystèmes terrestres sous l’influence de divers paramètres écologiques – non pas ce qui devrait être, mais ce qui pourrait être.

« Nos modélisations montrent que la nature peut avoir un aspect bien différent de ce que nous voyons aujourd’hui, et dans quelle ampleur », explique Claude Garcia, coauteur et professeur en gouvernance des paysages forestiers à la BFH-HAFL. « Grâce à cette carte, nous pouvons désormais montrer dans quelle mesure une forêt ou une savane est probable ou non à un endroit donné. Nous montrons combien il sera difficile de restaurer ou de préserver un écosystème, et comment la nature est susceptible d’évoluer. »

Penser au-delà de la forêt

Le modèle montre que 43 % de la surface terrestre pourraient être naturellement couverts d’arbres, 39 % de végétation herbacée et de buissons, alors que 18 % seraient naturellement exempts de végétation, à l’exception de lichens, de mousses et de plantes annuelles. À l’aide de scénarios intégrant les feux, l’abroutissement et le changement climatique jusqu’en 2050, les scientifiques montrent à quel point les décisions prises en matière de gestion du paysage influencent la couverture terrestre. Ainsi, des populations importantes d’herbivores peuvent réduire drastiquement la couverture forestière, dans les Alpes dinariques, par exemple, de 55 à 11 %. Selon leur intensité, les feux contrôlés peuvent modifier la couverture arborée de plus de 20 %. Le feu et les herbivores sont des facteurs décisifs pour la protection et la restauration des écosystèmes – et l’étude montre l’ampleur réelle de leur influence.

Elle a utilisé des données provenant de plus de 17 000 zones strictement protégées pour modéliser la végétation naturelle. Le modèle est basé sur plus de 40 000 surfaces de test et six grands ensembles de données climatiques, qui ont été combinés à l’aide de l’IA (réseaux neuronaux). Claude Garcia a contribué aux bases théoriques ainsi qu’à leur traduction en scénarios « et si… ? ».

Les auteur-e-s mettent en garde contre les solutions toutes faites

Jean-François Bastin, directeur de l’étude, précise qu’en matière de restauration écologique, les résultats ne sont pas prédéterminés. Pour chaque paysage, ils doivent être soigneusement étudiés avec les acteurs locaux, car « si nos décisions ne sont pas informées, l’échec devient la norme ». Comme le souligne Claude Garcia : « Les paysages ne naissent pas de rien : nous les façonnons avec la nature ».

Le modèle est en libre accès et d’utilisation conviviale. Il permet aux professionnel-le-s de la protection de la nature d’étudier, pour toute région, comment la fréquence des feux et la présence d’animaux sauvages pourraient influencer l’équilibre entre arbres, végétation herbacée et espaces ouverts.

Source de la publication :

Bastin J.-F., Latte N., Bogaert J., Garcia C. et al. (2025). Global alternatives of natural vegetation cover. Nature Communications. https://doi.org/10.1038/s41467-025-61520-8

Cartes mondiales interactives :

https://bastinjf-climate.users.earthengine.app/view/gavcglobalfractionalvegetationmedian

Code source et modèle en libre accès :

https://github.com/Nicolas-Latte/GANVC

Renseignements pour les médias
Prof. Dr Claude Garcia, Professeur en gouvernance des paysages forestiers à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL, claude.garcia@bfh.ch, +41 76 244 04 73

Bettina Jakob, responsable Communication, Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL, bettina.jakob@bfh.ch, +41 79 303 36 55