Tous Actualités
Suivre
Abonner Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse

Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse

FNS: Large consensus en faveur d'une formation des imams en Suisse

Bern (ots)

Les imams et les enseignant-e-s en religion islamique
devraient-ils à l'avenir suivre une formation dans une haute école 
suisse? Les musulmans et musulmanes vivant en Suisse y sont 
favorables, ainsi que des administrations suisses, des hautes écoles 
et des experts juridiques. Tel est le résultat d'une enquête en 
science des religions menée dans le cadre du Programme national de 
recherche «Collectivités religieuses, Etat et société» (PNR 58).
Les musulmans et musulmanes vivant en Suisse forment dorénavant la
deuxième plus grande collectivité religieuse après les chrétiens. 
L'islam aussi fait appel à des autorités religieuses pour diriger les
communautés et offrir assistance et conseils sur les questions 
religieuses et la vie quotidienne. Une place importante revient aux 
imams, aujourd'hui formés à l'étranger, ainsi qu'aux enseignant-e-s 
en religion islamique, auxquels seul un cours de formation privé, et 
en allemand, est offert.
Les musulman-e-s vivants en Suisse souhaitent-ils améliorer cette 
situation? Et si oui, comment? Que disent les représentants des 
institutions suisses à ce sujet? Voici les questions sur lesquelles 
se sont penchés Ulrich Rudolph, Dorothea Lüddeckens et Christoph 
Uehlinger, professeurs à l'Institut d'études orientales et à 
l'Institut de sciences des religions de l'Université de Zurich.
Un islam authentique, mais un islam pour la Suisse
Dans le cadre du Programme national de recherche «Collectivités 
religieuses, Etat et société» (PNR 58), le groupe de recherche a mené
environ 100 interviews avec les représentants de communautés et 
d'organisations islamiques et également récolté quelques 40 prises de
position écrites de collectivités religieuses, de partis et 
d'autorités politiques, de hautes écoles et d'experts juridiques, et 
ce dans sept cantons suisses (BE, BS, GE, SG, VD, VS et ZH). En 
conclusion de cette première étude empirique qualitative sur ce 
sujet, l'équipe constate que parmi ces acteurs principaux, un 
consensus pourrait être atteint: la majorité des personnes 
interrogées se déclarent en effet favorables à l'idée d'une future 
formation en Suisse des imams et des enseignant-e-s en religion 
islamique.
Bien connaître une langue nationale, le droit et la politique 
suisses
Selon l'avis des musulman-e-s, une formation académique doit 
permettre aux imams de disposer de connaissances islamiques solides 
et de s'acquitter dignement de leur rôle de responsable et de 
représentant de leur communauté religieuse. A l'instar des ministres 
du culte chrétien, ils doivent pouvoir exercer les nombreuses tâches 
d'aumônier, d'expert religieux, de pédagogue et de guide moral. En 
même temps, les imams doivent être familiers avec la Suisse, 
maîtriser une langue nationale et connaître le fonctionnement de la 
société, du droit et de la politique suisses. En outre, on attend 
d'eux qu'ils sachent maintenir le contact avec les autres communautés
religieuses.
Selon les personnes interrogées, les enseignant-e-s en religion 
islamique doivent quant à eux servir d'intermédiaire entre les 
générations et les cultures, posséder des connaissances solides de 
l'islam et disposer de compétences pédagogiques et didactiques. Elles
souhaitent que l'instruction religieuse islamique soit introduite 
dans les écoles publiques selon le modèle chrétien. Cependant, dans 
de nombreux cantons, un enseignement non confessionnel de culture 
religieuse est en voie de remplacer l'instruction religieuse 
chrétienne traditionnelle. Selon les chercheurs, cette profonde 
mutation exigera des fédérations musulmanes et des autorités qu'elles
cherchent ensemble des solutions flexibles.
Selon les voeux exprimés par les musulman-e-s interrogés, l'islam 
représenté par les imams et les enseignant-e-s en religion doit 
pouvoir convenir au contexte culturel suisse sans pour autant être 
réglementé par l'Etat suisse. En même temps, les formations à créer 
doivent être reconnues par des universités du monde islamique, sans 
toutefois en être directement et simplement importées. Il est à 
souligner que les musulman-e-s comptent sur un rôle actif des 
institutions suisses pour la réalisation de ces buts, notamment afin 
de pouvoir plus facilement se prémunir contre d'éventuelles 
influences extrémistes.
Les Eglises nationales chrétiennes comme modèle?
Selon les chercheurs, qui s'appuient ici sur l'avis d'experts en 
droit, il n'existe aucun obstacle juridique empêchant l'introduction 
d'une formation pour les imams et les enseignant-e-s en religion 
islamique en Suisse. Les relations entre l'Etat et les collectivités 
religieuses aussi bien que l'instruction publique sont réglées au 
niveau cantonal; ce sont donc surtout les acteurs cantonaux (les 
autorités éducatives et d'intégration ainsi que les fédérations 
islamiques) qui doivent coopérer pour mettre en place des filières de
formation. Le gouvernement fédéral peut cependant encourager et 
coordonner les initiatives cantonales.
A court terme, on pourrait envisager la mise en place de 
formations complémentaires permettant aux imams déjà formés à 
l'étranger de se familiariser avec le contexte suisse. A plus long 
terme, les solutions proposées pourraient s'inspirer des relations 
entretenues entre l'Etat et les Eglises nationales chrétiennes: en 
effet, les musulman-e-s interrogés ainsi que les institutions et les 
experts juridiques font mention de ces dernières et étayent parfois 
leurs arguments en citant le principe d'égalité de traitement.
Programme national de recherche «Collectivités religieuses, Etat 
et société» (PNR 58)
Le PNR 58 a été lancé à l'initiative de l'Office fédéral de la 
justice et approuvé par le Conseil fédéral. Ce programme vise à 
combler le manque d'informations scientifiques dont dispose la 
Confédération sur les collectivités religieuses présentes aujourd'hui
en Suisse et sur leur rapport à l'Etat ou à la société. Le Conseil 
fédéral a approuvé le lancement du PNR 58 le 2 décembre 2005. Depuis 
2007, 28 groupes de recherches ont débuté leurs travaux, souvent 
pluridisciplinaires. Le projet «Formation en Suisse des imams et des 
enseignants en religion islamique?» est le premier à livrer ses 
résultats définitifs. En 2010, tous les groupes de recherche auront 
terminé leurs investigations.
http://www.pnr58.ch
Le texte de ce communiqué et documents qui s'y rapportent sont 
disponibles à partir du 21.07.09, 11h sur le site Internet du Fonds 
national suisse: www.fns.ch > médias > communiqués de presse

Contact:

Prof. Dr. Ulrich Rudolph
Institut d'études orientales
Université de Zurich
Wiesenstrasse 9
8008 Zurich
Tél.: +41 44 634 07 30
e-mail: u.rudolph@access.uzh.ch

Prof. Dr. Christoph Uehlinger
Institut de sciences des religions
Université de Zurich
Kirchgasse 9
8001 Zurich
Tél: +41 44 634 47 32
e-mail: christoph.uehlinger@access.uzh.ch

Plus de actualités: Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse
Plus de actualités: Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse