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Une anomalie helvétique intelligemment prise en mains - Les chiropraticiens paient cher leur chaire!

Berne (ots)

Votre formation? Payez-la vous-même! Concrètement,
c'est la situation inédite et paradoxale à laquelle est confrontée,
aujourd'hui en Suisse, toute une branche professionnelle: la
chiropratique. Alors qu'elle est officiellement reconnue comme une
des cinq professions universitaires médicales, elle va devoir,
contrairement aux autres, mettre en place à ses frais l'enseignement
universitaire de ses praticiens, aujourd'hui condamnés à s'exiler
outre-Atlantique. Pour corriger cette anomalie, les chiropraticiens
ont créé une fondation afin d'appuyer la création d'une chaire de
chiropratique à l'Université de Zurich. Il s'agit de lever des fonds
pour faire démarrer la formation en Suisse, en attendant que les
pouvoirs publics prennent le relais. Car la relève est cruciale: pour
répondre aux problèmes croissants de dos et d'articulations de la
population, il faudrait former chaque année une vingtaine de
chiropraticiens. Actuellement, on compte six ou sept Helvètes en
formation dans cette discipline. Dont aucun Romand.
Encore trop peu connue, la chiropratique est pourtant l'une des
cinq professions médicales universitaires agréées par les autorités
aujourd'hui en Suisse. Avec les médecins, les dentistes, les
vétérinaires et les pharmaciens, les chiropraticiens sont ainsi des
spécialistes dits "de première instance", c'est-à-dire habilités à
poser un diagnostic et à prescrire ou administrer des traitements.
Leurs prestations sont à ce titre prises en charge par l'assurance
maladie de base.
Ces prestations apportent une contribution de plus en plus
précieuse à la santé publique. Les maux de dos, d'articulations et
tous les troubles annexes qui en résultent, souvent sans qu'on le
sache, affectent de plus en plus lourdement la population et, par
conséquent, notre système de santé. Or la chiropratique, qui les
traite ou les prévient par une approche médicale naturelle permettant
souvent d'éviter le recours à des médicaments ou à des interventions
chirurgicales, a largement prouvé son efficacité thérapeutique, mais
aussi économique.
Nous aurions donc doublement intérêt à assurer le développement de
cette discipline, mais les conditions de formation sont actuellement
des plus dissuasives. Après un premier propédeutique de médecine, il
faut compter une dizaine de semestres universitaires de formation
pour obtenir le titre de chiropraticien. Faute de cours dispensés
dans leur pays, les candidats suisses doivent les suivre dans des
universités privées américaines ou canadiennes, à grands frais
évidemment.
La nouvelle Loi fédérale sur les professions médicales, qui
reconnaît la chiropratique comme l'avait fait la législation sur
l'assurance maladie depuis 1964, conduira forcément les pouvoirs
publics à assumer leur devoir de formation dans cette spécialité, au
même titre que dans les autres. Mais en attendant que les ressources
financières s'alignent sur les obligations légales, les spécialistes
du squelette et des articulations devront donc tirer de leur chapeau
les moyens nécessaires à mettre en place un enseignement
chiropratique en Suisse: 600 000 francs annuels pendant les cinq
premières années. Non contents de créer une fondation pour lever des
fonds, les chiropraticiens mettent la main à la pâte: pour la
deuxième année consécutive, ils consacreront l'entier de leurs
honoraires de la journée du 11 juin 2007 à la future formation. Pour
l'heure, il est prévu d'ouvrir cette première chaire de chiropratique
à l'université de Zurich. Ce qui, même pour les Romands, sera tout de
même plus accessible que l'Amérique...

Contact:

Dr Thierry Berna, chiropraticien
rue de la Serre 55
2300 La Chaux-de-Fonds
Tél.: +41/32/913'19'33
E-Mail: thierry.berna@chirosuisse.ch
Internet: www.chiropraticiens.ch