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Crise financière : mesures concernant l'UBS - Trop molles, les conditions posées sont un cadeau de plus pour les banques

Bern (ots)

En intervenant à hauteur de 60 milliards de francs en
ce qui concerne l'UBS, le Conseil fédéral et la Banque nationale 
engagent, par rapport au PIB, plus de moyens que les États-Unis et 
les pays de l'Union européenne (UE). Et cela, alors que seule une 
banque a besoin d'une aide. La stabilisation de l'économie rend 
manifestement inévitable cette intervention de l'État. Sans cette 
dernière, l'UBS ne parviendra pas à sortir de la crise.
Toutefois, les conditions posées par le Conseil fédéral et la 
Banque nationale sont totalement insuffisantes.
1.Les bonus versés aux managers sont une des principales causes de
la crise. C'est aussi le cas de l'UBS, comme celle-ci l'écrivait 
elle-même en avril dernier. C'est pourquoi le gouvernement allemand 
pose pour condition à son intervention que les banques n'aient pas le
droit de verser à leurs managers des salaires supérieurs à 500 000 
euros, ni d'accorder de bonus. Aux États-Unis, les parties des 
rémunérations supérieures à 500 000 dollars seront imposées comme des
bénéfices. Par contre, le Conseil fédéral ne pose aucune condition 
impérative. Il dit uniquement que sa participation sera assortie de 
conditions concernant les rémunérations des managers et les bonus et 
renvoie aux discussions qui ont actuellement lieu à New York. C'est 
de loin insuffisant. Seule une intervention forte et stricte des 
pouvoirs publics permettra de sortir de la crise. La Confédération 
doit par conséquent poser des conditions sine qua non, comme cela se 
fait au plan international. Les salaires des managers doivent être 
radicalement limités et les bonus interdits. Sinon, tout cela 
débouchera sur des incitations totalement déplacées. Les acteurs de 
ce capitalisme de casino continueront à encaisser leurs bénéfices un 
jour et, le jour suivant, ce sera aux services publics de nettoyage 
de ramasser leurs déchets.
2. Avec leur solution, le Conseil fédéral et la Banque nationale 
tournent clairement le dos à la participation de la population qui, 
finalement, devra passer à la caisse. En particulier, le transfert de
60 milliards de dollars US d'actions à problème dans une société ad 
hoc - financée au maximum à hauteur de 54 milliards de dollars US par
la Banque nationale - échappe à tout contrôle démocratique. Si les 
pouvoirs publics injectent des fonds et doivent aussi supporter les 
risques, il faut à tout le moins que le Parlement puisse participer à
la décision concernant cet ensemble de mesures, ainsi que sur les 
conditions posées.
Le soutien apporté à l'UBS ne résout pas les problèmes économiques
auxquels la Suisse est confrontée. Pour parer au risque d'une 
récession, il faut stimuler le pouvoir d'achat. Des hausses 
importan-tes des salaires réels et des mesures de politique 
conjoncturelle en sont les conditions. L'Union syn-dicale suisse 
(USS) présentera publiquement demain un train de mesures à cet effet.
Les mesures destinées à augmenter les exigences en matière de 
fonds propres sont très importantes. Si les banques suisses doivent 
disposer à l'avenir de plus de capitaux propres, le risque d'une 
intervention de la communauté diminuera d'autant si les banques se 
perdent dans des spéculations. Effet collatéral positif : les banques
ne pourront plus jamais atteindre des rendements de leurs capitaux 
propres aussi élevés que par le passé et mettre ainsi sous pression 
le reste de l'économie. Les chances sont bonnes que la Suisse en 
devienne plus sociale.

Contact:

Daniel Lampart (079 205 69 11), économiste en chef de l'USS, se tient
à votre disposition pour de plus amples renseignements.

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