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L'article constitutionnel sur la protection des Alpes a 10 ans: Une politique de refus et de sabotage

Altdorf (ots)

Dix ans après l'inscription du mandat de
l'Initiative des Alpes dans la constitution fédérale, le bilan que 
l'on peut tirer de la politique du transfert modal est décevant: les 
poids lourds sont aujourd'hui beaucoup plus nombreux à franchir les 
Alpes qu'à l'époque de la votation. L'Initiative des Alpes ne ménage 
pas ses critiques à l'encontre de la politique de refus et de 
sabotage menée par le Conseil fédéral et le Parlement. Confortée par 
le non écrasant au contre-projet Avanti, elle demande que des 
mesures efficaces soient enfin prises pour transférer les 
marchandises vers le rail.
Cela fait dix ans que le principe de la protection des Alpes 
figure 
dans la constitution fédérale et, d'après le texte constitutionnel, 
le trafic de marchandises devrait maintenant avoir été transféré sur 
le rail. Devrait, car on en est encore loin. Lors de la conférence 
de presse annuelle de l'Initiative des Alpes, son président, Fabio 
Pedrina, n'a pas ménagé ses critiques: «Même s'il n'y a pas eu 
inaction caractérisée des autorités fédérales depuis l'adoption de 
l'Initiative des Alpes il y a dix ans, on est loin de ce que le 
gouvernement et le Parlement avaient annoncé à l'époque concernant 
le transfert des marchandises sur le rail.» L'attitude du Conseil 
fédéral sur ce dossier s'apparente à un «refus de servir» le peuple, 
a-t-il estimé. Aujourd'hui, en effet, les poids lourds sont plus 
nombreux à franchir les Alpes qu'à l'époque de la votation sur 
l'Initiative des Alpes, a encore précisé Fabio Pedrina, qui a 
demandé des mesures de sécurité et de contrôle plus strictes, ainsi 
que la création d'une bourse du transit pour le trafic de 
marchandises traversant les Alpes.
Le président de l'Initiative des Alpes a salué comme des avancées 
positives sur la voie du transfert modal l'introduction de la RPLP, 
les décisions concernant les NLFA, la loi sur le transfert du trafic 
et le plafond de dépenses pour la promotion du trafic marchandises 
par rail. Mais l'effet bénéfique de ces mesures a été neutralisé par 
le relèvement du poids maximal autorisé pour les camions. Le faible 
recul du nombre de poids lourds sur les passages alpins au cours de 
ces trois dernières années est davantage imputable au marasme 
économique et au relèvement du poids maximal qu'à la politique du 
transfert modal, a estimé Fabio Pedrina. Pour parvenir - avec cinq 
années de retard sur le délai prescrit par la constitution! - à la 
réduction du trafic requise par la loi, il est nécessaire de prendre 
des mesures plus efficaces, a-t-il ajouté, notamment la création 
d'une bourse du transit alpin et l'adoption d'une ordonnance sur le 
transfert du trafic, dont le projet a été présenté lors de cette 
même conférence de presse par le directeur de l'Initiative des 
Alpes, Alf Arnold. Celui-ci a expliqué que si l'Initiative des Alpes 
a décidé d'élaborer ce projet d'ordonnance, c'est parce que le 
Conseil fédéral a négligé de donner suite dans les délais au mandat 
qu'il a reçu du peuple, alors qu'il dispose de toutes les 
compétences nécessaires à cet effet.
Christa Mutter, membre du Comité de l'Initiative des Alpes, a 
dénoncé une «politique de sabotage»: «Ces dix dernières années ont 
vu une succession de tentatives visant à remettre en question 
l'article constitutionnel sur la protection des Alpes. Toutes ont 
échoué, la dernière en date étant le contre-projet à l'initiative 
Avanti. Le moment est venu pour notre pays, a-t-elle poursuivi, de 
ratifier le protocole de la Convention alpine relatif aux 
transports, qui donnera une légitimité internationale à la politique 
suisse des transports.»
Dans les pays voisins du nôtre, l'Initiative des Alpes a aussi 
été 
perçue comme un signe d'espoir, une fois le choc de la votation 
digéré. «Toute une série de décisions populaires accordant 
clairement la priorité aux transports publics, a fait de la Suisse 
une Terre promise de la politique des transports aux yeux de 
beaucoup de spécialistes et des protecteurs de l'environnement», a 
déclaré le vice-président de l'Initiative des Alpes, Andreas 
Weissen. «Avec l'accord sur les transports terrestres, l'UE elle- 
même reconnaît aujourd'hui de manière officielle, du moins 
partiellement, le bien-fondé de cette politique.» Les accidents 
tragiques survenus ces dernières années dans plusieurs tunnels 
alpins ont suscité une prise de conscience, en particulier quant à 
la nécessité d'un dosage du trafic automobile lourd pour des raisons 
de sécurité, a-t-il estimé. «Il va s'agir maintenant de faire 
comprendre à l'UE qu'en plus de la RPLP, de l'interdiction de rouler 
la nuit, du développement de l'infrastructure ferroviaire et du 
renforcement des contrôles de poids lourds, d'autres instruments 
sont nécessaires pour traduire dans les faits la volonté du peuple 
suisse», a souligné Andreas Weissen, en ajoutant que «nos autorités 
doivent se ménager une marge de manuvre suffisante si elles ne 
veulent pas trahir le souverain».
Initiative des Alpes
Pour tous compléments d'information:
Alf Arnold, directeur, Tel. +41/79 711 57 13
Fabio Pedrina, président, Tel. +41/79 249 29 42
Dossier de presse: http://www.alpeninitiative.ch/f/PDFs/040219-
pressemappe_f.pdf

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