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(ots) Examen de l'aide de la Suisse

Berne (ots)

Le CAD recommande d'augmenter l'aide publique au développement
Porter rapidement le volume de l'aide publique au
développement à 0.4% du PNB, c'est l'enseignement-clé de l'examen de
la coopération internationale de la Suisse par le Comité d'Aide au
Développement de l'OCDE (CAD). Les membres du CAD débattaient en
effet de cet examen aujourd'hui à Pairs. Accroître la concentration
géographique de l'aide, la cibler plus clairement sur l'objectif de
réduction de la pauvreté et réformer les méthodes d'évaluation
constituent les autres défis majeurs à relever. Les points forts du
système d'aide suisse sont notamment le ciblage effectif de l'aide
sur les pays les plus pauvres, la participation des acteurs locaux
dans l'élaboration des programmes de développement et la réflexion
très poussée sur les questions de cohérence des politiques. Un
rapport final sur la coopération de la Suisse sera publié par le CAD
d'ici la fin de l'année.
Dans son analyse, le CAD apprécié le fait que 37% de l'aide
bilatérale suisse soit destiné aux pays les plus pauvres, un niveau
nettement supérieur à la moyenne du CAD (25%). Il a identifié dans
les instruments de planification, des crédits de programme aux
stratégies par pays, un aspect très positif de la coopération suisse
au développement en termes de transparence dans la définition des
objectifs et de flexibilité dans la mise en oeuvre. Selon le CAD, la
Suisse fait preuve d'une remarquable capacité d'analyse et de
réflexion, commandée par le souci constant d'améliorer les stratégies
et l'efficacité des activités. En outre, le CAD relève le caractère
fortement participatif des programmes puisque les autorités et la
société civile locales sont associées à leur élaboration. De plus, la
Suisse se distingue par l'importance attribuée aux problèmes de
cohérence des politiques ayant un impact sur le développement. Sa
réflexion en la matière est très poussée et elle a accompli des
efforts indéniables pour atteindre une plus grande cohérence. La
compétence du Conseil fédéral pour l'application de la conditionalité
politique en est un exemple. L'aide humanitaire, l'activité
d'information et de sensibilisation du publique, le programme en
Tanzanie, une politique de désendettement novatrice sont autant
d'autres éléments prisés par les examinateurs.
La coopération internationale de la Suisse a soulevé également
beaucoup de questions. Une préoccupation centrale du CAD est
l'incertitude qui entoure la perspective d'une augmentation du volume
de l'aide publique au développement (APD) à 0.4% du PNB. Les
examinateurs s'interrogent sur la suite qui sera donnée au postulat
déposé à ce sujet par le Parlement. Ils invitent la Suisse à profiter
de la situation économique et budgétaire favorable pour réaliser ce
but affiché sans tarder.
Le CAD, tout en remarquant que la collaboration entre la DDC et le
seco s'est beaucoup améliorée depuis le dernier examen, constate
l'absence d'une stratégie commune. Il relève des faiblesses qu'il a
par ailleurs décelées chez d'autres membres. La coopération gagnerait
probablement en efficacité, d'après le CAD, avec une concentration
plus grande des ressources, qu'il s'agisse du nombre de pays
d'intervention ou celui des secteurs et des projets dans un pays
donné. Il considère que la dispersion diminue l'impact des
programmes. L'orientation des programmes d'aide vers l'objectif de
réduction de la pauvreté n'est pas encore suffisamment claire. La
Suisse est trop réservée face à l'approche sectorielle de la
coopération par rapport à l'approche-programme ou à
l'approche-projet. Selon le CAD, le système d'évaluation appliqué par
la DDC est perfectible sous l'angle de l'indépendance, et la mise en
œuvre du principe de concurrence dans l'attribution des mandats
laisse encore à désirer.
La Suisse reconnaît la validité de cette analyse critique et en
tire des indications très utiles dans l'apprentissage continu visant
à une coopération au développement toujours mieux ciblée et plus
efficace. Elle estime cependant que les examinateurs n'ont parfois
pas su apprécier à leur juste valeur certaines particularités voulues
du système d'aide suisse. Par exemple, les aspects positifs de
l'existence de deux instances chargées de la coopération
internationale et le fait que des organes communs et des documents
des base et assurent l'articulation de leurs stratégies et de leurs
instruments spécifiques. La continuité des programmes revêt une
grande importance, la Suisse étant convaincue que ceux-ci ne donnent
des fruits durables que sur le long terme. Dans le choix des formes
de coopération et des partenaires, elle pratique une approche
différenciée qui tient compte des caractéristiques, des capacités et
des opportunités de développement des pays partenaires.
encadré: L'examen de la coopération suisse par le CAD
Les examens périodiques de l'aide des pays membres répondent au
double objectif du Comité d'Aide au Développement (CAD) d'accroître
le volume financier et l'efficacité des efforts de coopération au
développement consentis par les pays membres.
Traduisant la volonté du CAD d'accorder une plus grande importance
à cette activité, l'examen de la Suisse est, comme tous les examens
récents, plus critique que ne l'a été le dernier en 1996. La Suisse
salue cette évolution, car la confrontation avec d'autres approches
dans le débat international enrichit sa propre réflexion sur la
manière d'améliorer constamment la qualité de son aide.
La réunion de Paris est l'aboutissement d'un long processus au
cours duquel les deux pays examinateurs, la France et les Pays-Bas,
soutenus par une équipe d'experts du CAD, ont étudié le système
d'aide de la Suisse des deux offices concernés, à savoir la Direction
du développement et de la coopération (DDC) et le Secrétariat d'Etat
à l'économie (seco). Les moments forts ont été l'établissement d'un
mémorandum par celle-ci ainsi que des missions des examinateurs au
siège de la DDC et du seco à Berne, et dans deux pays de programme,
la Bolivie et la Tanzanie. Les examinateurs ont synthétisé les
résultats de leur recherche dans un rapport et dans une série de
questions adressées à la Suisse. Ces deux documents ont servi de base
pour les entretiens entre les 21 autres membres du CAD et la Suisse.
La délégation suisse à Paris, conduite par l'ambassadeur Walter Fust,
directeur de la DDC, était également composée par l'ambassadeur Oscar
Knapp, chef du centre de prestation "développement et transition" du
seco, et Henri-Philippe Cart, vice-directeur de la DDC.

Contact:

Andreas Stuber, porte-parole de la DDC, tél. +41 31 323 08 63 ou
Alan E. Kocher, chef Communication/Information du seco, tél. +41 31
322 29 02.